Alors que la demande va être déposée sous peu, le broker genevois ACM, spécialisé dans le trading des devises, pourra proposer d’échanger des actions. Du haut de ses locaux perchés au-dessus de la rue du Rhone, ACM fait partie de ceux qui ont observé la crise de loin. Car le courtier genevois, spécialisé dans les échanges de devises, n’a pas le moins du monde été affecté par les tourments du secteur bancaire. Le courtier en devise genevois pour ainsi se concentrer sur son propre développement, qui passera par le dépôt imminent d’une demande de licence bancaire. Entretien avec Nicholas Bang, l’un des trois fondateurs de la société née en 2002 et réunissant désormais presque 200 employés.
Comment avez-vous vécu la crise ?
Nicholas Bang: La crise a touché un nombre considérable d’institutions financières. Cependant, étant donné que notre métier est décorrélé de la plupart des marchés financiers, notamment des actions, notre activité n’a pas vraiment été affectée. Nous vivons un essor exceptionnel, mais nous n’avons en tout cas pas constaté de baisses au niveau des volumes et des nouveaux clients notamment.
A l’inverse, vous n’avez pas constaté d’augmentation importante de volumes dans les pires moments de la crise ?
Je n’irai pas jusque-là. Cela dit, à la fin de l’année, nous avons constaté des augmentations de volumes. Le mois courant semble être au même niveau. Et nous devrions voir des hausses supplémentaires dans les prochains mois.
Pouvez-vous nous donner quelques chiffres sur vos activités ?
Nick Bang : Nous ne dévoilons pas notre bénéfice. Toutefois, en ce qui concerne les volumes échangés, ils se situent autour de 150 milliards de dollars par mois. C’est du moins notre chiffre de décembre.
Vous vous êtes développés rapidement hors de Genève, à Dubai, Montevideo et New York. Pourquoi ces régions en particulier ?
Tous ces bureaux ont la même fondation – vente et marketing – afin d’acquérir des nouveaux clients régionaux, même si cela va au-delà de la ville ou du pays dans lesquels ils sont installés. Nous avons constaté au début de notre activité que nous avions de plus on plus de clients arabes qui se tournaient vers ACM. D’où l’idée de s’implanter à Dubai, qui est la plaque tournante financière du Moyen-Orient. Cela s’est très bien passé et la croissance a été rapide et forte. I1 faut dire que la Suisse a une relation naturelle avec les pays de cette région. du moins en termes de gestion de fortune et de banque privée.
Par ailleurs, ACM a toujours eu une équipe d’hispanophones, très performants au niveau de la vente et du marketing, et nous voulions les utiliser à leur potentiel maximum. Nous avons choisi Montevideo en Uruguay, car le pays est considéré comme la Suisse de l’Amérique latine en raison de sa stabilité.
L’Asie de l’Est ne vous tente pas ?
Aujourd’hui, l’Asie de l’Est n’est pas la région la plus intéressante. Elle l’est évidemment à moyen terme, en raison de sa forte croissance. Il est difficile de parler de forte croissance avec la conjoncture actuelle, mais une fois que les économies se seront sorties de ce mauvais pas, on reviendra au niveau de 2006-2007. Cependant, le plus important pays du continent. La Chine, n’est pas un marché extrêmement ouvert aux opérations de change. C’est pourquoi nous préférons concentrer nos efforts ailleurs, jusqu’à ce que cela évolue.
Swissquote a clairement décidé de se concentrer sur le marché suisse et a très peu de clients hors de nos frontières. Vous avez fait le choix inverse, pourquoi ?
Nick Bang : ACM est une société – et bientôt une banque – helvétique et s’intéresse à son marché local. Nous sommes très fiers d’être suisses. Nous avons voulus nous concentrer sur un marché international tout simplement parce que nous en avant la possibilité, surtout on étant basés a Genève. C’est dommage d’être présent dans une ville tellement internationale avec une richesse de cultures et de langues différentes et de ne pas utiliser ces atouts pour aller conquérir d’autres marchés. La visite furtive de Peter Rosenstriech, responsable de l’analyse Forex chez ACM, a permis d’esquisser les tendances prochaines de devises principales. Ainsi, tandis que la livre a encore quelques mauvais jours devant elle, le dollar et le franc tiendront encore le cap. De son côté, l’euro devrait recommencer à grimper dès la fin de l’année.